|  | 
            
                | Je viens de trouver sur le site
                du centre d'entraide généalogique de Franche
                Comté ( http://www.cegfc.net
                ), une liste de bagnards originaires de Franche-Comté.
                J'ai relevé les noms de ceux de Clerval , mais,
                en l'absence de recherches plus approfondies, je
                ne sais pas si ces prisonniers ont été
                condamnés pour des broutilles (le vol d'une
                simple miche de pain comme Jean Valjean !) ou
                bien pour avoir commis de véritables crimes
                crapuleux. Si quelqu'un en sait davantage sur l'un de ces
                bagnards, il peut me contacter : clerval25@orange.fr
 .
 |  
                | - Claude-Joseph Berthod, de Clerval,
                condamné au bagne le 26 novembre 1759 - Hermenfroy Cuenot, de Clerval, condamné le 19
                septembre 1769.
 - Nicolas Conclerc, de Clerval, condamné le 11
                avril 1788.
 - Pierre-François Bellaire, de Clerval,
                condamné le 28 avril 1784.
 - François Bouhélier, (fils de Philibert et
                Catherine) de Clerval, condamné le 6 mai 1785
 - François Bouhélier, (fils de Charles) de
                Clerval, condamné le 20 juillet 1772
 - Jean-François Bouhélier, (fils de Charles et
                Charlotte) de Clerval, condamné le 15 septembre
                1785
 - François Pinchaux, de Clerval, condamné le 8
                janvier 1798.
 - Jean-Baptise Rouffineau, de Clerval, condamné
                le 2 janvier 1692 et envoyé aux galères.
 - Jean-Baptiste Toiton, de Clerval, condamné le
                3 février 1780
 - François Thomey, de Clerval, condamné le 4
                mai 1753
 On trouve aussi dans cette liste
                quelques noms d'habitants des environs de Clerval
                : | .......... |  Bagnard enchaîné.
 |  Les bandits de
        Branne, les malfrats de Pompierre, les vauriens de Chaux,
        les scélérats d'Anteuil, les truands de Fontaine et les
        voyous de Voillans !Ci-dessous, les noms de quelques personnes condamnées au
        bagne, originaires des villages proches de Clerval.
 - Claude Lenoir, de Chaux-les-Clerval, condamné au
        bagne le 31 décembre 1805.- Jérôme Huguenotte, d'Anteuil, condamné le 7 octobre
        1816.
 - Claude François Tarcy, d'Anteuil, condamné le 15
        décembre 1749.
 - Georges Vuillemin, d'Anteuil, condamné le 12 mars 1730.
 - Claude Joseph Voirin, de Fontaine-les-Clerval,
        condamné le 30 avril 1730.
 - Jean-Antoine Morel, de Fontaine-les-Clerval, libéré
        du bagne le 15 mai 1812.
 - Etienne Claude Roussey, de Branne, condamné le 19
        avril 1832.
 - Jacques Doutey, de Branne, condamné le 22 mars 1756.
 - Jean-Claude Choulet, de Pompierre, condamné le 4
        juillet 1736.
 - Jean-Pierre Labbé, de Voillans, hameau de la Grange
        des Noix, condamné le 31 décembre 1820
 - Charles Laboureur, de Voillans, condamné le 5 mai 1796.
 - Joseph Descieux, de Voillans, condamné le 21 mai 1751.
 En faisant quelques recherches aux archives du Doubs (séries
        U, par exemple) on trouverait sans doute les raisons de
        ces condamnations au bagne.La justice de l'époque n'étant pas toujours équitable,
        on pouvait se voir condamné à une lourde peine pour un
        simple petit vol. Il ne faut donc pas se sentir infamé
        si l'on découvre un bagnard dans son arbre
        généalogique.
 
 Par ailleurs, j'ai trouvé dans la liste des bagnards
        de Guyane, publiée sur le site suivant http://gmarchal.free.fr/Le%20Bagne%20de%20Guyane/listebagnards.htm
        le nom d'un autre habitant de Clerval condamné au bagne
        en 1860 : Pierre
        Joseph Paillot, né à
        Clerval. 
            
                | Grâce à Catherine du Val d'Oise et à la
                grande chaîne de solidarité des généalogistes
                amateurs, je viens de recevoir le dossier du
                bagnard Pierre Joseph Paillot. Fils d'Anselme
                Paillot et de Françoise Favier, il était né à
                Clerval en 1820. C'était un blond d'1,60 m,
                célibataire, sans profession, sans domicile fixe,
                et détail important qui explique sans doute sa
                condition misérable : il était borgne.Sans ressources, Pierre Joseph Paillot survivait
                en mendiant et en commettant des petits vols, au
                hasard de ses vagabondages sur les routes de
                Franche-Comté et même de la Loire.
 Il a été interpellé une vingtaine de fois,
                de 1853 à 1860, par les gendarmes et la police,
                et condamné chaque fois à des peines de prison
                de 1 mois à 1 an, pour vol, mendicité, outrages
                à agents, vagabondage, violation de domicile...Avec chaque condamnation il devenait également
                interdit de séjour dans les secteurs où il
                avait été arrêté. Mais il ne respectait pas
                cette interdiction, et en sortant de prison, il
                revenait dans les mêmes localités où il se
                faisait souvent reprendre par les mêmes
                gendarmes.
 Au total, il passera 4 ans en prison à Baume,
                à Besançon, à Vesoul, à Montbéliard, entre
                1853 et 1860, avant d'être condamné à 10 ans
                de bagne en 1860. Pour justifier sa sentence, le
                juge écrivait en conclusion de son dossier :
                "... Paillot est un repris de justice
                enclin à la paresse et au vagabondage, pour
                lequel la prison est un moyen de répression
                insuffisant..."En 1860, le mendiant borgne de Clerval est donc
                déporté en Guyane au bagne de la Montagne d'Argent
                où il meurt le 13 février 1863, à l'âge de 42
                ans.
 | .. | 
 | ...... |  
                | Commentaires Borgne- Au 19e siècle, les
                handicapés étaient mal acceptés, et ne
                trouvaient pas de travail. Ils en étaient
                souvent réduits à mendier ou voler pour
                survivre.
 Mendicité -Elle était
                interdite.... A Clerval, un panneau fixé sur la
                place centrale (actuelle place de la Libération)
                indiquait : "La mendicité est interdite
                dans le département du Doubs". Cet
                écriteau était encore en place en 1899 (on le
                voit sur les photos de l'époque).
 Interdiction de séjour (bannissement)-
                Souvent les voleurs étaient "bannis"
                de la localité ou de la région où ils avaient
                commis leurs forfaits. S'ils y revenaient, après
                leur sortie de prison, ils étaient déclarés
                "en rupture de ban" et
                passaient à nouveau devant la justice.
 |  
            
                | 
 Au sujet de Jacques
                Doutey, de Branne, on sait,
                grâce aux archives du Doubs, qu'il était le
                chef d'une bande de voleurs. Il était accusé d'avoir
                cambriolé deux chapelles à Clerval vers 1749, d'avoir
                défoncé un mur et des portes du château pour y
                pénétrer, d'avoir volé de l'argent dans
                plusieurs maisons de Clerval en brisant des
                vitres ou en passant par les caves... Il a
                également précipité une personne du haut d'un
                toit à Branne. Il sera finalement arrêté,
                jugé et condamné à être fouetté, marqué au
                fer rouge de la lettre V (qui signifie voleur)
                sur l'épaule et banni de la province pour 9 ans.
                Arrêté puis jugé une nouvelle fois en 1756, il
                est envoyé au bagne à Toulon.Les complices de Doutey, François Thomey et
                Claude Baptiste Cretin, Jean-Baptiste Berthod et
                Jean-Baptiste Bellaire, tous de Clerval, seront
                aussi arrêtés et condamnés.
 On retrouvera quelques précisions au sujet de
                ces brigands dans l'Histoire de Clerval par
                Philippe Chrétien, tome 1, chapitre 2, pages 33,
                34, 35.
 Photo ci-contre : La
                chapelle du Reposoir, à Clerval, telle qu'elle
                était avant 1914 (sans clocheton). Cette
                chapelle, rénovée en 1745, a été pillée par
                Jacques Doutey et sa bande de voleurs en 1749. 
 | ............ | 
 |  Quant à Nicolas
        Conclerc, dont on trouve le nom dans la
        liste des bagnards de Clerval ci-dessus, c'était le fils
        du boucher de Clerval. Il passe devant la justice une
        première fois vers 1783 pour avoir déclenché une
        bagarre à Clerval. Mais loin de se calmer, il continuera
        ses exactions, de sorte qu'en 1788 il sera condamné au
        bagne. 
 
 Texte et photo de Gérard Blanc : clerval25@orange.fr |  |